Le SIDA infection virale VIH




Thematique: Virologie
Le SIDA infection virale VIH

(Photo : Particules de virus du SIDA (VIH) bourgeonnant à la surface d`un lymphocyte T4 infecté. Vue au microscope électronique, après coloration. Les lymphocites sont des globules blancs jouant un rôle important dans les processus d`immunité de l`organisme.

Laboratoire : URA1157 - INTERACTIONS HOTE-VIRUS DANS LES CANCERS ET AUTRES PROCESSUS PATHOLOGIQUES - PARIS

© CNRS. Photographe : Charles Dauguet

Réf. : 94D00631

LE SIDA

Généralités

SIDA signifie syndrome (ensemble de signes caractérisant une maladie) d`immuno-déficience (affaiblissement des défenses immunitaires de l`organisme) acquise (apparue au cours de la vie).

Le sida est la forme la plus grave d`une infection virale par le VIH (virus d`immunodéficience humaine).

Il existe deux types de VIH

- VIH1 répandu en Europe, USA, Afrique centrale et de l`Est.

- VIH2 isolé en Afrique de l`Ouest.

· La transmission peut avoir lieu dans trois types de situations précises

- lors de rapports sexuels (homo ou hétérosexuels) non protégés. L`infection se fait par le sperme, les sécrétions prostatiques du col de l`utérus et du vagin ;

-par contact sanguin à l`occasion de transfusion de sang infecté, d`échange de seringues contaminées, de coupure ou piqùre avec des instruments contaminés ;

- par voie materno-foetale, de la mère à l`enfant, au cours de la grossesse, de l`accouchement et de l`allaitement.

· L`évolution de la maladie

- La primo-infection : elle correspond aux premières semaines qui suivent la contamination par le VIH. L`individu passe de l`état de séronégatif à celui de séropositif : il est porteur du virus, peut donc contaminer un autre individu, mais la maladie peut être asymptomatique (car le système immunitaire parvient apparemment à contrer les effets du VIH).

- La phase pré-sida : elle est caractérisée par l`apparition de symptômes (amaigrissement, augmentation du volume des ganglions, diarrhées, fièvre, etc.) dont la persistance atteste l`infection par le VIH.

- Le sida déclaré : ce stade correspond à l`apparition d`infections opportunistes, à répétition, essentiellement pulmonaires (pneumocystoses, tuberculose, etc.), de tumeurs cancéreuses (sarcome de Kaposi, cancer du col de l`utérus), de problèmes neurologiques provoquant des altérations des fonctions supérieures.

Ces troubles entraînent le décès après un temps variable.

· Les chiffres publiés par l`OMS

L`étude de la progression de la maladie (depuis 1981) fait état d`une pandénve (épidémie au niveau mondial).

Dans le monde : 33,6 millions de personnes sont aujourd`hui contaminées par VIH et 16,3 millions sont décédées depuis le début de la pandémie. Les PED sont les plus touchés (95%) principalement l`Afrique subsaharienne (23,3 millions), l`Asie du Sud et du Sud-Est (6 millions) et l`Amérique du Sud (1,3 million). Puis viennent l`Amérique du Nord (920 000 cas), l`Europe (800 000 cas) avec une situation alarmante en Europe de l`Est où les cas ont doublé en moins de 2 ans à cause de la toxicomanie intraveineuse et de la prostitution.

En France : depuis 1995, on note une stabilité du nombre de nouveaux cas (5 000 à 6 000/an) et une décroissance de la mortalité (60% en 4 ans) en raison des efforts de prévention, de la baisse des cas de transmission maternofoetale et de la plus longue survie des malades. On note un rajeunissement des victimes (preuve que l`épidémie se poursuit), une progression de la maladie chez les femmes, les hétérosexuels et les populations en situation de précarité sociale.

Les problèmes

· Les problèmes rencontrés par les malades du sida

- Des traitements lourds : les malades dont l`organisme est déjà très affaibli subissent des traitements (trithérapie) dont les effets secondaires sont parfois handicapants (allergies ; diabète ; nausées ; diarrhées, etc.).

- L`exclusion : par peur de la contamination, les malades du sida sont souvent exclus de leur milieu familial, amical, scolaire et professionnel.

- Des problèmes financiers : séropositivité et sida sont totalement pris en charge par la Sécurité sociale mais l`arrêt de toute activité professionnelle provoque une baisse des revenus.

· Les problèmes éthiques

- Le dépistage : il est systématique et obligatoire chez les donneurs de sang et d`organes (pour éviter toute transmission éventuelle). Il est proposé à tout professionnel de santé à la suite d`accident ; aux personnes à risque (femmes enceintes et avant une intervention chirurgicale). Mais il ne doit jamais être réalisé à l`insu du patient et dans un but de discrimination (étrangers aux frontières, licenciement, embauche, etc.).

- La déclaration obligatoire de séropositivité : le sida est une maladie à déclaration obligatoire mais anonyme par le médecin auprès de la DDASS. Toutefois afin d`améliorer la surveillance épidémiologique de la maladie, un décret du 6 mai 1999 rend obligatoire la déclaration de séropositivité. Bien que cette déclaration obligatoire soit anonyme grâce à un codage informatique, on pourrait craindre un non-respect de la vie privée, de la confidentialité et un contrôle des malades (fichier des séropositifs).

- Le secret médical : le code de déontologie médicale prescrit le secret en toutes circonstances. Mais afin de mettre en place le plus rapidement possible les traitements et de protéger le ou les partenaires du malade, l`information de la séropositivité est nécessaire mais ne doit être révélée à l`entourage qu`avec son accord.

· Le relâchement des comportements de protection

Il est dù à une banalisation de la maladie grâce aux progrès thérapeutiques (on pense qu`on peut « guérir du sida »).

Les jeunes abandonnent le port du préservatif lorsque la relation amoureuse se stabilise et on s`aperçoit que le recours au dépistage est de moins en moins répandu.

· Les problèmes économiques

La prévention, les traitements et la recherche représentent un coùt très important (le coùt annuel des différentes thérapeutiques est évalué à 1 milliard de francs).

Les réponses apportées

· La prévention

Elle vise à éviter la transmission du VIH par : des campagnes d`information sur les modes de transmission (médias et conférences dans les écoles et les entreprises) et sur le seul moyen de protection : le préservatif (distributeurs, préservatifs à 1 franc dans les pharmacies) ; un dépistage précoce (anonyme et gratuit dans les centres de dépistage) ; des mesures en faveur des toxicomanes (vente libre de seringues en pharmacie, distribution de seringues en échange du matériel souillé, mise en place de programmes de substitution) ; une réorganisation de la transfusion sanguine (dépistage systématique, chauffage des produits sanguins, pratique de l`autotransfusion).

· Les traitements

Contre les infections (antibiotiques, antimycosiques, antiviraux, etc.) ; contre les tumeurs (chimiothérapie, radiothérapie, etc.) ; contre le VIH : la bithérapie (association de deux antiviraux, AZT et DDI, qui agissent contre la multiplication du virus) et, depuis 1995, la trithérapie (association de deux antiviraux et d`une antiprotéase) qui empêche la réplication du virus, mais celui-ci subsiste dans les cellules et reste susceptible de se transmettre. En 1997, 47% des malades bénéficiaient d`une trithérapie contre 18% en 1996.

· La recherche

Face à l`émergence de phénomènes de résistance aux trithérapies anti-VIH, il est nécessaire de trouver de nouvelles molécules antivirales. Un vaccin préventif fait l`objet de nombreuses études mais le problème est que le virus évolue et risque d`engendrer, par mutation, un élément viral résistant aux défenses immunitaires induites par les antiviraux et vaccins envisagés.

· Des mesures contre l`exclusion

Les malades bénéficient d`une prise en charge hospitalière (services hospitaliers, hospitalisation de jour, à domicile) et psychosociale (psychologues, assistantes sociales, associations comme Aides, Arcat-sida, Sida info service, Solidarité enfant sida, etc.).

Des mesures contre la discrimination : obligation du secret médical ; dépistage sans l`accord de la personne, dépistage à l`embauche interdits ; refus d`embauche ou licenciement pour séropositivité interdits également ; la déclaration du sida (obligatoire) doit rester anonyme.

· Conclusion

La cinquième conférence sur les rétrovirus et les maladies opportunistes de Chicago (février 1998) a dressé un bilan positif mais pessimiste du sida.

En effet, on meurt de moins en moins du sida (44% de décès en moins dus au sida aux états-Unis), du moins quand les malades peuvent bénéficier au plus tôt de la trithérapie. Mais la progression de la maladie est constante, dramatique et inexorable dans de nombreux pays du tiers-monde (Afrique, Asie et depuis quelque temps la Chine et les pays de l`Est). à cet effet, l`initiative lancée par la France (en décembre 1997, visant à la création d`un fonds mondial de solidarité thérapeutique) et celle d`Onusida (cherchant à lancer des expériences de trithérapie dans différents pays du tiers-monde) prouvent la nécessité d`une solidarité internationale dans la lutte contre le sida.


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