CLONAGE Le petit chat est vivant !
Pour la premiére fois, une équipe texane a réussi le clonage d`un chat. Les commerciaux se frottent les mains. Le marché des animaux de compagnie est en effet énorme. La fierté des "parents" de CC (AFP) Dolly, l`agnelle écossaise, Elsie, le veau néo-zélandais, Noel, Angel et Star, les cochons écossais, ont le plaisir de vous annoncer la naissance de CC (copie carbone), la premiére chatte américaine clonée.
Le petit animal de compagnie est en effet "la sixiéme espéce clonée avec succés", annonce fiérement le magazine britannique "Nature". Mark Westhusin et son équipe de l`université A et M du Texas ont créé littéralement ce chat en transférant l`ADN d`une cellule de chatte adulte dans un ovule énucléé. Puis l`embryon obtenu a été placé dans le ventre d`une femelle porteuse.
Deux mois et demi aprés sa naissance, la jeune CC se porte comme un charme. Pourtant, le chaton ressemble à tout sauf à son double, Felis domesticus, rapporte le "Washington Post". Génétiquement les deux chats partagent exactement le même code ADN, mais la fourrure de CC n`a pas les mêmes teintes... L`explication réside, pour les chercheurs, dans la pigmentation des animaux multicolores. Elle n`est que partiellement déterminée génétiquement et dépend surtout de facteurs intervenant durant le développement. Un marché trés lucratif s`ouvre Comme le rappelle le "Washington Post", "cette expérience a été financée par John Sperling. Ce riche homme d`affaires a donné 4 millions d`euros pour développer la technologie capable de cloner sa chienne husky bien aimée, Missy." Las, aucun clone de Missy n`est né, seules les recherches paralléles sur le chat ont abouti.
Et, pourtant, le chemin fut long. Pas moins de 87 embryons ont été transplantés dans huit chattes porteuses avant que Rainbow donne naissance à la petite CC. Cette expérience offre de grandes perspectives, selon le "Washington Post". "C`est une trés importante avancée pour la recherche biomédicale, mais, plus immédiatement, cela pourrait satisfaire la demande croissante des consommateurs pour les animaux domestiques.
" Vu l`attachement des Américains à leurs animaux de compagnie, un marché trés lucratif s`ouvre aux promoteurs de cette nouvelle technologie. Sauver des espéces en voie de disparition John Sperling se frotte les mains. Il détient l`ensemble des licences de l`université A et M du Texas. Via sa propre compagnie, Genetics Saving and Clone, il va pouvoir créer une "nouvelle industrie", s`enthousiasme-t-il dans le "Dallas Morning News". "Même si il faut encore une bonne année pour fiabiliser l`opération, nous pensons offrir ce service aux alentours de 22 000 euros pour commencer", confie-t-il au "Los Angeles Times". Et la demande existe. Lisa Johnson, cité par le quotidien californien, souhaite faire revivre sa chienne Cowcat, morte dans un accident de voiture deux ans plus tà´t. "Le prix reste élevé, mais, quand on aime, on ne compte pas." Bien sà»r, cette affaire ne plait pas à tout le monde.
Les associations de protection des animaux domestiques s`insurgent dans le "LA Times". "Pourquoi cloner de nouveaux animaux de compagnie quand on euthanasie des milliers de bêtes chaque année dans les refuges !". Dés lors, "la meilleure chose à faire est de se rendre dans les chenils pour se trouver un nouveau compagnon à aimer". Seule note d`espoir pour ces associations, selon le "Washington Post", "les espéces en voie de disparition, comme le chat sauvage africain ou le chat pêcheur, pourraient être finalement sauvées". Ph. J. © Courrierinternational.com actualites